Connaître
les dangers pour la santé

Lorsqu'il est inhalé, le protoxyde d'azote provoque une sensation d'euphorie, un état d'ivresse passagère et parfois des hallucinations. Ces effets, souvent recherchés par les jeunes consommateurs, donnent une impression de légèreté et de rire incontrôlé.

Mais derrière cette apparente innocuité, le gaz entraîne rapidement des pertes de coordination, des malaises et une mise en danger immédiate, en particulier lors de la conduite ou des déplacements dans l'espace public.

L'usage répété du protoxyde d'azote n'est pas sans conséquence. Il entraîne une carence en vitamine B12 qui peut provoquer des lésions de la moelle épinière et des nerfs périphériques. Les symptômes sont alarmants : fourmillements dans les jambes, perte de sensibilité, douleurs neuropathiques, difficultés à marcher.

Dans les cas les plus graves, les jeunes patients se retrouvent paralysés, parfois de manière irréversible, malgré les traitements médicaux. Des hospitalisations d'urgence de jeunes adultes de 20 à 25 ans se multiplient en France, témoignant de la gravité de ce phénomène.

Au‑delà des troubles neurologiques, le protoxyde d'azote expose à de nombreuses autres complications médicales. Le gaz libéré à très basse température peut provoquer de graves gelures sur la peau ou dans la bouche, parfois jusqu'à la nécrose.

L'inhalation répétée entraîne aussi un risque d'asphyxie, d'arythmies cardiaques et de pertes de connaissance brutales pouvant causer des traumatismes crâniens ou des fractures. Des cas d'épisodes psychiatriques aigus ont également été observés, avec des syndromes confusionnels, des hallucinations et des mises en danger de soi ou d'autrui.

Les centres antipoison et les structures hospitalières rapportent chaque année une hausse significative des signalements liés à la consommation de protoxyde d'azote. En 2023, plus de 80 % des cas concernaient des troubles neurologiques, et près de 60 % étaient liés à un usage prolongé sur plus d'un an.

Derrière ces chiffres se cachent des drames humains : adolescents retrouvés inconscients après une inhalation massive, conducteurs provoquant des accidents sous l'effet du gaz, ou jeunes patients condamnés à vivre avec un handicap moteur à vie.

Le protoxyde d'azote s'est imposé en quelques années comme une nouvelle menace sanitaire, touchant particulièrement les 18–24 ans. L'illusion d'un gaz festif et sans danger masque des risques graves, parfois mortels, et des séquelles qui bouleversent des vies entières.

L'information, la prévention et la vigilance médicale sont désormais indispensables pour freiner cette consommation et protéger une génération qui ignore encore trop souvent la gravité de ces atteintes.