Des effets similaires à ceux "de l'alcool ou du cannabis"
Protoxyde d'azote : une menace sous‑estimée au volant
La Fondation Vinci Autoroutes lance une campagne de prévention contre la consommation de protoxyde d'azote au volant. Une enquête Ipsos révèle que 1 jeune sur 10 de moins de 35 ans a déjà consommé ce gaz hilarant lors d'une soirée, et la moitié d'entre eux l'ont fait en conduisant.
Le protoxyde d'azote, inhalé pour ses effets euphorisants d'environ une minute, altère pourtant gravement les réflexes et la vigilance. Selon la Fondation, les accidents liés à cette consommation augmentent, tandis qu'une part importante des jeunes ignore la dangerosité : 10 % des 16‑24 ans estiment que conduire sous protoxyde d'azote n'est pas risqué, et 11 % jugent sans danger d'être passager d'un conducteur ayant inhalé du gaz.
Pour Guillaume Grzych, président de l'association Protoside au CHU de Lille, la situation est alarmante : « On voit de plus en plus de patients avec des conséquences neurologiques graves liées à l'usage chronique ».
Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes, compare les effets du protoxyde à ceux de l'alcool ou du cannabis, tout en rappelant qu'ils peuvent durer bien au‑delà de l'euphorie initiale et provoquer des troubles neurologiques et vasculaires.
Le drame d'Amandine, dont le fils Keny est mort en 2020 après un accident causé par un conducteur sous protoxyde, illustre les conséquences tragiques de cette banalisation.
Le gaz, vendu librement et facilement accessible en ligne, reste quasi indétectable lors des contrôles routiers. Les associations appellent à un meilleur encadrement et à des moyens scientifiques de détection.
Enquête réalisée par Ipsos du 6 au 13 juin 2025 auprès de 2 256 personnes âgées de 16 à 75 ans.